Sophie Mantrant, Arthur Machen et l’art du hiéroglyphe, Editions Visage Vert, 2016.
Art du voile ou du hiéroglyphe, la littérature selon Arthur Machen est le lieu où s'écrivent les mystères de l'univers, dans un langage symbolique que le lecteur est invité à déchiffrer. Son œuvre de fiction met en scène des enquêteurs qui sont aussi des lecteurs et interprètes du grand livre du monde. Arthur Machen et l'art du hiéroglyphe se fait à son tour enquête dans son exploration d'une œuvre qui reste mal connue. Les récits d'horreur surnaturelle qui ont fait passer l'auteur gallois à la postérité, Le Grand Dieu Pan (1894) notamment, ne constituent qu'une partie d'un vaste ensemble de textes à dominante fantastique qui prônent le ré-enchantement du monde en des temps désenchantés. Arthur Machen pratique une écriture du secret, une écriture qui ne lève pas le voile du mystère, mais met en lumière l'énigmaticité du monde. Son œuvre évoque les propos du symboliste Maurice Maeterlinck, pour qui «le grand secret, le seul secret, c'est que tout est secret». Sophie Mantrant, agrégée d'anglais, est maître de conférences en littérature (britannique et américaine) à l'Université de Strasbourg. Spécialiste de la littérature fantastique du tournant du XXe siècle, elle travaille depuis plusieurs années sur l'œuvre d'Arthur Machen. Elle s'intéresse également aux adaptations filmiques des textes fantastiques.