Les élancements du verbe: la figure de la sphère et ses analogues dans la poésie anglaise de Richard Crashaw
Les poèmes de Richard Crashaw (1612-1649) sont publiés alors que la science nouvelle interroge la capacité de la figure de la sphère à représenter l’homme et le monde. En les replaçant dans leur contexte scientifique et théologique, je montre l’attachement de Crashaw au géocentrisme, dans un cadre chrétien. Une topographie symbolique place la Terre au centre et le Ciel à la périphérie, soulignant une dynamique entre le corporel et le spirituel, l’homme et Dieu. Les échanges incessants entre ces deux pôles signalent l’influence de la mystique. Le verbe se fait l’analogue des sphères célestes et, par l’élan poétique incarnant le désir du ravissement tout en traduisant sa réalisation, les poèmes deviennent le support d’une oraison vocale permettant au lecteur de s’élever de la Terre vers le Ciel pour s’unir à Dieu.
